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Le 11 mai 2003
Publication d'origine : 1994
Ecrit par Nao/Gilles

Seiji Yokoyama

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Le premier dessin animé dont j'aie réussi à retrouver la trace est déjà une production Tôei Animation. En 1977, la société lui a en effet confié l'orientation musicale de... Captain Harlock, bien entendu plus connu chez nous sous le nom d'Albator ! Malheureusement, lors de son arrivée en France, les musiques, sans doute jugées trop classiques (et donc pas assez bien pour les petits garçons avides d'action et de tac-tac boum-boum ?), ont été refaites entièrement par le célèbre couple Eric Charden (de Charden et Stone) / Didier Barbelivien (surtout par lui, je crois). Initiative peut-être pas si idiote que ça de la part des producteurs français, puisque certaines musiques étaient vraiment de qualité.

Mais si vous voulez entendre les vraies musiques, il vous faut absolument l'un des CD de la série. Vous découvrirez notamment un thème qui rappelle "étrangement" la musique du début de Ghost (composée par Maurice Jarre), un film sorti plus de dix ans plus tard... Tiens tiens. Sachez sinon que même la musique à l'ocarina de Stellie (Mayu Oyama en japonais) a été refaite, mais qu'on retrouve une musique japonaise à la fin de l'épisode 37, Mukashi Mukashi, réinterprétée en français, mais avec la même mélodie. Pas de bol: s'agissant d'une chanson, elle a été composée par Masaaki Hirao et seulement arrangée par Seiji Yokoyama... Arrangement qui a été refait en France. Ils avaient une dent contre lui ou quoi ? Sinon, si vous voulez mon avis, oui, pas de problème, les musiques japonaises d'Albator rivalisent de beauté avec la bonne moyenne des musiques de Saint Seiya !

Yokoyama a peut-être travaillé sur une autre oeuvre en 1977, voyez pour cela un peu plus loin. En 1980, on fait cette fois appel à lui pour un téléfilm animé sur Dracula, Yami no teiô kyûketsuki Dracula (le vampire Dracula, empereur des ténèbres). Diffusé le 19 août sur TV Asahi, il ne marquera guère son époque: le scénario (sans queue ni tête, ou presque) est étiré maladroitement sur près d'une heure trente, on s'inspire à tout va des comics (bonjour les collants), les dessins (signés d'un inconnu, l'un explique peut-être l'autre) essayent d'avoir l'air réalistes mais se plantent lamentablement, et la réalisation est d'un autre temps (et le fait de dater de 1980 et d'être un téléfilm n'est pas une excuse suffisante en soi). Pourtant, ce téléfilm est bel et bien arrivé en France, diffusé en cassette vidéo dans les vidéo-clubs. Il fait partie de l'énorme stock de dessins animés achetés par Jacques Canestrier après son enrichissement dû à l'import judicieux d'un certain Goldorak... Vous pourrez d'ailleurs trouver un article d'une page encore plus virulent consacré à cet "événement vidéo" dans le numéro 4 du très regretté fanzine Mangazone.

Bon, plus sérieusement, sur le plan musical, c'est mitigé. Les musiques d'action sont à hurler de rire, sans aucune originalité ni relief. Par contre, on se surprend à découvrir quelques mélodies entraînantes qui contrastent vraiment avec le ridicule des scènes qu'elles illustrent... C'est peut-être bien pour ça que Yoshifumi Hatano a reniflé dès cette époque si facilement le potentiel de génie que pouvait posséder Yokoyama...

Et n'oublions pas un événement d'importance. On découvre dans Dracula que Seiji Yokoyama travaillait déjà avec la choriste Kazuko Kawashima, une véritable idole pour moi... Elle fut découverte dans le monde de l'animation à travers ses interprétations larmoyantes sur Space battleship Yamato (eh oui, la série cultissime de 1974 à laquelle participa Leiji Matsumoto), où elle était déjà (!) produite par la Columbia (qui, rappelons-le, est le producteur quasi-exclusif de toute la partie musicale des succès de la Tôei, et qui "accessoirement" peut s'enorgueillir d'avoir également depuis des lustres un certain Seiji Yokoyama sous contrat là aussi quasi-exclusif).

Il se pourrait très bien que Yokoyama ait commencé à travailler avec Kawashima bien avant Dracula. En effet, en 1977, on entendait quelques magnifiques mélopées de Kazuko sur la très marquante (et émouvante) série TV Arrow Emblem Grand Prix no taka (raccourci en Grand Prix chez nous), et le style de la bande son est tellement proche de Seiji Yokoyama sur le plan instrumental et mélodieux que je serais prêt à parier qu'il en est l'auteur... Mais bon, je n'en ai aucune preuve.

Kazuko Kawashima s'est bien sûr depuis illustrée sur Saint Seiya en interprétant toutes les mélopées, ces morceaux fredonnés, sans paroles, qui parsèment les albums de la série... C'est elle, la voix de sirène qui a enchanté des centaines de milliers d'admirateurs... Hommage lui sera d'ailleurs rendu dans la série de Poséidon, puisqu'elle... interprètera justement le chant des sirènes qu'on entend dans son premier épisode. Si quelqu'un possède plus d'informations sur elle, je lui serai reconnaissant de bien vouloir me les faire partager !

Revenons à notre ami Yokoyama. Sa collaboration avec Kazuko Kawashima sur Dracula s'est surtout fait remarquer à travers l'extraordinaire générique de fin. Dommage qu'il soit si court ! Deux ans plus tard, le 24 avril 1982, il récidive cette fois sur Furôun (bizarrement répertorié sur le Pocket Data d'Animage à la page "Ha..."), autrement dit Nuages errants, un film dont je ne sais... fichtrement rien. Sauf qu'il est réalisé par Mamoru Masaki (directeur du fabuleux chef-d'oeuvre Time Stranger en 1986), et dessiné par Kazuo Tomizawa (animateur de renom, mais peu impliqué dans les character-designs en général). (NB : voir la mise à jour du 19 mars 2001 en bas de cette page pour plus d'informations et le titre réel)

Peu après, le 30 octobre 1982, il participe à un nouveau long-métrage, Future War 198X, un film de guerre futuriste comme vous l'aurez compris. Oui, je ne me mouille pas trop, mais je dois avouer n'avoir jamais pu le voir, malheureusement... Tout ce que j'en connais, c'est une alléchante bande-annonce diffusée sur le LD Box des films de Galaxy Express. On y voit un conflit plutôt vu du côté des dirigeants, des missiles dans l'espace, etc. Je ne suis pas très doué pour décrire de simples images, mais je ne peux pas faire mieux... A part vous dire qu'en bruit de fond, on entend une magnifique chanson dont je ne saurais dire si elle est composée par Seiji Yokoyama, plus habitué aux pièces instrumentales. On retiendra donc que la réalisation est de Toshio Masuda (vu sur Yamato) et Tomoharu Katsumata (Capitaine Flam, le film d'Albator...), les effets spéciaux de Hideki Takayama (qui sera surpris la main dans le sac quelques années plus tard à réaliser Urotsukidôji et Angel... Ouh le vilain !), et le design de Masami Suda (qui avait pour antécédent un certain Speed Racer, culte aux USA, et sera reponsable quelques années plus tard du design de Hokuto no ken). A part ça, no comment...

Je l'ai ensuite perdu de vue. Il réapparaît en 1986 avec sa collaboration pour Saint Seiya, bien sûr... Une collaboration qui durera jusqu'en 1990, avec le CD de Saint Seiya Hadès, que je considère comme le plus puissant de tous (bien que moins ancré sentimentalement dans le coeur du fan que je suis, car ses musiques ne sont pas associées à des scènes animées m'ayant tiré des larmes... Evidemment, ça joue un peu !).

Pendant le temps de la série, Yokoyama participera également à d'autres oeuvres. Je pense ainsi à Xanadu, DragonSlayer densetsu, un OAV d'Heroic Fantasy tiré d'un jeu vidéo très connu, et qui a la particularité d'avoir été produit par la Kadokawa... Ben oui, souvenez-vous: Seiji a toujours participé à des productions Tôei...! Je signalerai également que les critiques ont beaucoup apprécié cette oeuvre, considérée comme un petit chef-d'oeuvre du genre. Mais qui la connaît, par ici ? Personne ? C'est bien ce qui me semblait... C'est injuste.

Vers 1989, à l'époque de Saint Seiya Poséidon, on fera appel à lui pour composer les musiques d'une autre série diffusée en France, mais live cette fois, le sentai Winspector. Celui-ci ne brille d'ailleurs... Que par la qualité de ses musiques. Dans la catégorie sentai, il me semble de toute façon difficile de faire mieux que le très beau Liveman (Bioman 3). Ben oui, il est émouvant le méchant, snif, snif... Et puis c'est la seule série live japonaise dont j'aie vu le dernier épisode... Bref, au sujet de Winspector, Yokoyama apparaît bien sur le générique jaopnais, mais il ne fallait pas être très futé pour remarquer l'étrange ressemblance entre le son de Poséidon et celui de cette série... Une participation positive donc, à mettre sur la biographie de Seiji Yokoyama. Car qui oserait remettre en cause les très efficaces musiques d'action de Poséidon ! Avant Winspector, l'auteur avait déjà composé les musiques d'une autre série sentai, Metalder, également diffusée en France. Mais je ne connais pas son année de diffusion. Désolé !

On en arrive maintenant aux années 90. Durant la première année de la décennie, Yokoyama va simplement participer à un petit film à caractère éducatif, Tobenai hotaru (la luciole qui ne savait pas voler), un film qui n'a pas véritablement connu d'exploitation sérieuse en salles (au vu de sa durée, 18mn, il devait sans doute être diffusé juste avant d'autres films), est sorti l'année suivante en vidéo. Pas chère d'ailleurs (2200 yens), mais introuvable... Si une bonne âme pouvait m'aider à me la procurer... Merci. A noter que ce court-métrage, réalisé par Susumu Ishizaki (collaborateur sur Saint Seiya), a remporté un prix d'excellence dans un festival du film éducatif. Quand je dis éducatif, je ne pense pas à des trucs du genre Il était une fois la vie, mais plutôt à des oeuvres adressées aux enfants et destinées à leur inculquer les valeurs de la vie. Je pense que c'est le rôle que voulait jouer Tobenai hotaru.

Le 2 septembre de la même année (1990, pour ceux qui ne suivent pas), Yokoyama entame les musiques d'une nouvelle série de la Tôei adaptée d'un nouveau manga à succès de la Shûeisha. Il retrouve sur cette oeuvre le réalisateur Shigeyasu Yamauchi (promu ici au rang de directeur général), qui était l'auteur des épisodes les plus émouvants de Saint Seiya, et bien sûr le réalisateur des films d'Asgard et Abel... Amen. Cette série, vous l'aurez peut-être deviné (quoique), n'est autre que Magical Taluluto-kun (hum, on est censé dire Taluroute, mais c'est moins joli), un manga mignon comme tout (et quand même un peu coquin sur les bords) qui rendit célèbre Tatsuya Egawa... J'aurais bien aimé voir naître une adaptation animée de son vrai chef-d'oeuvre (Tôkyô Daigaku Monogatari, manga romantique très réaliste dans sa façon de mélanger les sentiments et les fantasmes), avec exactement la même équipe... Vous imaginez ? Oh, moi je ne préfère pas... Sinon je vais regretter que ça ne soit pas devenu réalité.

Là aussi, une nouvelle fois, je n'ai vu aucun épisode de cette série... Et j'en cherche toujours. J'ai simplement eu l'occasion de voir les génériques, très mignons. Taluluto-kun, c'est l'histoire d'un petit lutin qui vit au service d'un garçon espiègle (ohlà, j'ai déjà entendu ça quelque part) et fait tout son possible pour rendre les gens heureux autour de lui avec l'aide de sa magie... On retrouve Taluluto sur les pages de Tôkyô Daigaku Monogatari, de façon anecdotique... La série animée durera près de deux ans, et se terminera le 10 mai 1992. Elle aura bénéficié également de la participation non négligeable (loin de là !) de Kazuhito Kikuchi et Yoshiyuki Suga, également issus de Saint Seiya. Une grande famille, somme toute...

On en arrive à 1992. A partir de cette date, la Tôei lancera chaque année un nouvel opus d'une trilogie qui restera dans les mémoires, Sangokushi (La romance des trois royaumes, en anglais). Ces films très difficiles d'accès pour les Occidentaux (ils sont profondément intégrés dans l'Histoire de la Chine Ancienne), durent chacun en moyenne 2h30 ! Et après, des pseudo-journalistes osent encore clamer partout que Kamui no ken est le plus long film d'animation japonais de tous les temps... Avec ses 2h15, il fait presque figure de nain ! Ces trois films sont tous les trois mis en scène par le génial Tomoharu Katsumata (Waga seishun no Arcadia - le long-métrage d'Albator - ou encore Capitaine Flam), et bien sûr mis en musique par... Seiji Yokoyama. Malgré un graphisme réaliste assez contestable, ils semblent avoir intéressé suffisamment les Américains pour que Streamline Pictures double le premier film. Sur le plan musical, c'est merveilleux. J'ai pu trouver le LD du premier film et le CD du second à BD Expo 96, et j'en reste encore ébahi... Comment décrire pareil enchantement ? De toutes les oeuvres de Yokoyama en dehors de Saint Seiya, Sangokushi est la plus impressionnante. Il y a placé avec amour la totalité de son expérience musicale acquise sur Saint Seiya : on retrouve dans ces films tous les instruments qui ont fait évoluer progressivement la série-culte, des violons aux mandolines, en passant par le piano ou les instruments à vent. On notera une large présence de musiques à influence chinoise classique, ce qui n'est pas étonnant vu le cadre de Sangokushi (deuxième et troisième siècles de notre ère en Chine).

Parce que bon, avec ce qu'on a eu récemment de la part de cette immense génie, on n'a pas vraiment de quoi pavoiser. A part les musiques d'une nouvelle série sentai (non, sentai, pas hentai !), Oh-Ranger, il n'a rien fait d'autre que la bande-son d'une série à petit budget diffusée par satellite au Japon, et qu'on a eu le déplaisir de découvrir en France, tant l'adaptation de ses scénarii était catastrophique, mièvre et sans intérêt... Il s'agit des Plus beaux contes, une série de 26 épisodes reprenant une nouvelle fois des contes de tous les pays tels que Cendrillon, Aladin ou Blanche-Neige. Sur le plan de la niaiserie, on peut l'affirmer: les plus mauvais Disney ont été supplantés... Dommage, vraiment. Alors, est-ce que la musique de Seiji Yokoyama vient relever le tout ? Eh bien malheureusement non. Je dois avouer qu'en découvrant cette nouvelle série, je me faisais une joie............ Et je suis tombé de haut. On sent visiblement que Yokoyama n'a pas passé longtemps sur ce travail. Exit les orchestres, toutes les mélodies sont jouées directement sur un synthé de débutant... J'ai rarement vu aussi minimaliste et fauché.

Espérons que ça ne signifie pas que notre ami Seiji a des problèmes de santé ou quoi que ce soit qui l'empêche de pouvoir travailler comme il le voudrait... Mais je terminerai cette revue sur une note tout de même positive: même s'il est vrai qu'aucune des mélodies des Plus beaux contes ne m'a marqué, elles n'en gardaient pas moins l'esprit d'origine de maître Yokoyama... A savoir, un côté romantique toujours très marqué. Alors, il nous restera assez de force pour attendre le prochain chef-d'oeuvre de l'auteur des musiques de Saint Seiya... Avec autant de trophées à son palmarès, nul doute qu'il saura bientôt retrouver le chemin du succès...

(Basé sur un article écrit pour Namida 4)

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